Enjeux contemporains du travail relationnel au Québec, pratiques syndicales et résistances
L’ODP présente ce webinaire de 3 conférences.
Des anges gardiens « brûlé·es en tabarnak »? Syndicalisme communautaire et politisation des relations d’emploi dans le champ de la réduction des méfaits aux usages de drogues
Résumé: À partir du cas des mobilisations syndicales ayant suivi l’ouverture des Services d’injection supervisée à Montréal (SIS, 2017-2020), cette présentation interroge les conditions et contextes de l’action politique et syndicale dans le champ communautaire.
Par Romain Paumier, chercheur postdoctoral au département de sciences politiques de l’Université de Montréal, sous la supervision de la professeure Pascale Dufour. Ses recherches portent sur le travail de représentation et de positionnement politique des organismes communautaires au Québec.
Travailleuses du care solidaires : analyse féministe des mouvements de contestation du milieu de la santé et des services sociaux
Résumé: Cette présentation aborde les effets des mécanismes de contrôle exercés sur le quotidien des professionnel.les du care ainsi que sur leur capacité de mobilisation. Suivant l’analyse d’entretiens de groupe réalisés en 2020 auprès de 20 militant.es en soins infirmiers et 20 en travail social, les résultats démontrent que le contexte local de gestion ainsi que la dynamique institutionnelle reproduisent une asymétrie de traitement dans leurs mécanismes de contrôle à l’égard des professions liées aux soins et à l’accompagnement. En prenant les rapports sociaux sexués comme une donnée transversale aux changements organisationnels et à la perception de la possibilité d’agir des travailleuses, cette présentation souligne l’importance des rapports de domination dans les institutions et les milieux de travail comme des facteurs essentiels à considérer pour comprendre la manière dont les groupes y opèrent et s’y mobilisent.
Par Joëlle Dussault, doctorante en sociologie (UQAM) et collaboratrice de l’Observatoire des profilages. Ses travaux portent sur les mobilisations du milieu de la santé et des services sociaux ainsi que sur les effets du profilage politique sur l’action communautaire autonome.
Analyse de l’action publique durant la pandémie: précarité et pratiques de résistance dans le secteur communautaire
Résumé de la présentation: À partir de nos résultats de recherche portant sur l’action publique durant et avant la pandémie de la COVID-19, notre présentation abordera les répercussions des interventions gouvernementales sur les conditions de travail dans les organismes communautaires autonomes. Nous discuterons notamment du rôle actif de l’État pour aiguiller une main-d’œuvre « à rabais » vers les organismes communautaires à travers de multiples appels au bénévolat et le recours à des « programme d’insertion en emploi » en s’appuyant sur une rhétorique de la vocation et de la solidarité. Dans un deuxième temps, nous montrons comment ces discours de vocation viennent non seulement précariser les conditions de travail dans le secteur communautaire, mais contribuent également à faire obstacle aux mobilisations collectives des travailleur·euse·s communautaires souhaitant améliorer durablement leurs conditions de travail et d’emploi.
Par:
Mylène Fauvel, chargée de cours au département de communication sociale et publique de l’UQAM et à l’École d’innovation sociale Élisabeth-Bruyère de l’Université Saint-Paul. Elle poursuit présentement un doctorat en sociologie à l’Université de Montréal où elle étudie les collaborations entre les organisations syndicales et communautaires. Elle est également co-chercheure et coordonnatrice de recherche au Groupe interdisciplinaire et interuniversitaire de recherche sur l’emploi, la pauvreté et la protection sociale (GIREPS) où elle mène deux recherches partenariales sur les conditions de travail dans le secteur de l’action communautaire autonome. Antérieurement, elle a travaillé plusieurs années en tant qu’agente de recherche dans un regroupement d’organismes communautaires.
Yanick Noiseux, professeur agrégé au département de sociologie de l’Université de Montréal et chercheur principal au Groupe interdisciplinaire et interuniversitaire de recherche sur l’emploi, la pauvreté et la protection sociale (GIREPS). Ses travaux portent principalement sur le renouvellement du syndicalisme et de l’action collective des travailleurs et travailleuses pauvres ainsi que sur les transformations du travail et les politiques sociales dans le contexte de la mondialisation. Il est l’auteur de l’ouvrage intitulé « Transformations des marchés du travail et innovations syndicales au Québec » (2014) et a récemment codirigé, avec Emma Jean et Sid Ahmed Soussi, l’ouvrage « Pauvreté au travail, transformations des marchés de l’emploi et trajectoires de résistances : Dialogues Nord-Sud» (2021). Avec Mylène Fauvel et Léa Coget, il a publié, en 2020, un rapport portant sur les conditions de travail dans le milieu communautaire.